La fondation de DUC IN ALTUM : la figure emblématique d’Erick Patrick Avini

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Il adhère tour à tour à la Jeunesse Chrétienne de la CNDVY en 1984 et surtout au Chœur des Jeunes conduit par l’abbé Jean Marie Bodo en 1985. Piqué par le virus du chant, il intègre le Chœur Madrigal de Yaoundé dirigé par Maitre René Esso en 1990. Il s’intéresse à la technique de direction des chœurs. Cette riche expérience lui permet de s’imposer comme maestro d’abord à la Chorale Sainte Cécile de la Paroisse Notre Dame de Fatima de Nko’ovos (diocèse d’Ebolowa) en 1998 puis à la Chorale Saint Ambroise de la Cathédrale de Yaoundé en 2008.

Deux drames marquent à jamais sa vie. D’abord l’accident de circulation qui le handicape au niveau de son pied en 2005 et la disparition de son épouse Carine en 2009. Ces évènements accroissent l’investissement d’Erick Patrick dans son engagement à suivre le Christ. Il se plonge dans la méditation contemplative et se recueille de plus en plus quand c’est possible au Couvent des dominicains d’Elig Essono à Yaoundé. C’est sans surprise qu’il s’inscrit à l’université catholique d’Afrique centrale dans le département de la théologie des laïcs en 2010 pour approfondir sa foi. Ses travaux de recherches se focalisent sur la liturgie chantée précisément la place du graduel dans la messe.

              Il n’abandonne pas pour autant de prêter main forte à plusieurs chorales dont la <<voix de l’Esperance>> de la Paroisse Saint Vincent Palloti de Nkol Eton à Yaoundé.  Dans le même sens, toutes les deux semaines, il se rend à Ebolowa pour soutenir la Chorale Sainte Cécile. Il est désigné par la suite respectivement Chef de Chœur à la Saint Ambroise en 2012 et Coordonnateur des chorales de la Cathédrale de Yaoundé en 2013.      

           Pour relever la qualité des prestations chantées des recueillements (aussi appelés veillées impôts) des agents décédés de l’administration fiscale et fidèle à ses valeurs de communion, il accepte volontiers en 2011 avec quelques choristes disponibles de monter un groupe. Au-delà de multiples évènements, ce petit chœur de passionnés grandit et commence outre les veillées impôts, à animer toutes les célébrations eucharistiques avec à son actif plusieurs baptêmes, mariages et obsèques.

              L’expérience prend du volume en mettant davantage en avant un intérêt fraternel, relationnel et évangélique que lucratif ; les sommes modestes occasionnellement déboursées ne permettant que de payer le taxi. Afin de parer aux carences managériales observées dans les chorales paroissiales en matière de soutien aux choristes éprouvés par des évènements malheureux, l’idée de la participation active de ce groupe de choristes grâce à Erick Patrick s’est très vite imposée.  La passion pour le chant sacré et les écritures saintes, l’ambiance bon enfant, la fidélité et l’amitié deviennent des valeurs cardinales.

           Malade et souffrant d’arthrose consécutive à l’accident de circulation dont il a été victime, Erick Patrick Avini décède le 12 mars 2016 à Yaoundé avec en tête plein de projets qu’il a caressés pour ce chœur des amis dont il ne cessait de fustiger en son sein, tout esprit de vedettariat ou de mercenariat. Entre autres parmi lesdits projets, faire de ce groupe une véritable chaine de solidarité et d’entraide entre les choristes notamment ceux éprouvés par des évènements malheureux, animer des messes et monter des concerts pour célébrer des compositeurs nationaux et internationaux  dans les paroisses des villes de Yaoundé, Ebolowa, Kribi, Douala, Limbe ect… avec une fixation particulière sur Jean Pierre Gaignard, envisager d’enregistrer des CD, de travailler avec le père Grégoire pour encadrer la chorale naissante  du Couvent Saint Dominique….Le 25 avril 2016 à Soa, avec le soutien de la famille nucléaire d’Erick Patrick notamment sa sœur Mireille, les choristes présents décident à l’unanimité de poursuivre cette aventure évangélique et amicale pour pérenniser sa mémoire et réaliser avec désintéressement les projets sus évoqués sous un concept pastoral et missionnaire innovant :     ‘’ DUC IN ALTUM’’ (Avance au Large).

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            La mise en place de DUC IN ALTUM : un Ensemble Vocal à l’épreuve des réalités (2016-2024)

             Une fois créée, l’histoire de DUC IN ALTUM pour pérenniser la mémoire d’Erick Patrick Avini s’écrit jusqu’à date en trois principales étapes. La préservation des acquis (1), la légalisation et la filiation dominicaine (2) et la semence par l’organisation des évènements référentiels (3).

             La première étape reprend tous les acquis en terme d’organisation et d’activités du groupe que laisse Erick Patrick notamment les veillées impôts et les différentes sollicitations. Le déplacement liminaire est celui d’Ebolowa  pour aller se recueillir sur la tombe du maître et organiser à son suffrage un concert et une messe avec la Chorale Sainte Cécile à la Paroisse Notre Dame de Fatima de Nko’ovos  les 15 et 16 juin 2016. Le projet avance comme il peut avec entre autres le franc succès du concert en hommage à Jean Pierre Gaignard à  la Paroisse Saint Esprit de Mvolye le 27 janvier 2017. Mais très vite, l’ensemble vocal est confronté à  des réalités qui l’empêchent véritablement de s’émanciper. Plusieurs prestations pourtant sollicitées sont annulées parfois à la dernière minute. Les raisons évoquées sont inhérentes à l’absence soit d’une autorité ecclésiale pouvant garantir de la spiritualité du chœur, soit d’une paroisse de  rattachement ou soit alors tout au moins d’un acte civil de légalisation.

           Ces difficultés de nature à arrêter le projet imposent de revoir la configuration stratégique de DUC IN ALTUM laissant sous le carreau de choristes  qui ne perçoivent pas le liant qui ne cessera jamais d’exister avec l’idéal de fidélité et d’amitié post mortem laissé par Erick Patrick. En outre, les problèmes d’indisponibilité chronique se multiplient, constituant désormais un autre goulot d’étranglement. Il faut réagir, pour ne pas fragiliser davantage l’initiative d’évangélisation par le chant sacré, solliciter de nouvelles voix et passer à la deuxième étape.

             La deuxième étape est celle de la légalisation et de la filiation dominicaine de DUC IN ALTUM. Elle est consacrée par la signature du Récépissé de déclaration N°00000030/RDA/JO6/SAAJP/BAPP du 13 février 2017 par le Préfet du Mfoundi qui autorise les activités de l’ensemble vocal et l’acceptation comme Aumônier du groupe, du Père Prieur du Couvent Saint Dominique d’Elig Essono, le frère Grégoire Abessolo Amougou. Cette filiation dominicaine de DUC IN ALTUM permet entre autres d’animer les messes de commémoration en hommage à Erick Patrick, celles dominicales au Couvent des congés du mois de juillet 2017 et surtout du concert liturgique hommage à Jean Pierre Gaignard à la Cathédrale Saint Joseph de Kribi le 27 octobre 2017. Malgré cette envolée, l’impatience et les incompréhensions des choristes subsistent hélas. La pédagogie de la semence et de la disponibilité est convoquée.

 

                La troisième étape est celle en cours.  Il est question pour DUC IN ALTUM de mobiliser le concept de la semence et de la responsabilité par l’organisation des évènements référentiels. Elle nécessite de la part des choristes un engagement, une disponibilité, une fidélité sans faille pour pouvoir récolter plus tard les fruits des efforts. Cet exercice pédagogique et spirituel ne peut donc pas s’accommoder avec les paresseux, les vedettes ou avec ceux et celles qui brûlent d’impatience d’obtention de subsides et autres gains pécuniaires rapides. C’est l’étape cruciale de labélisation de l’Ensemble Vocal.